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12.19.2007

L'empire du moindre mal (Jean Claude Michea)

Depuis mon entrée au Modem, j’essaie de faire connaître le mouvement intellectuel très large et riche de multiples personnalités qui dénoncent la société libérale à l’occidentale depuis des années.

Parmi elles, Jean Claude MICHEA philosophe et enseignant, est certainement l’un de ceux qui apporte une analyse profondément originale. Pour ma part, je considère que son dernier ouvrage ‘L'EMPIRE DU MOINDRE MAL" (Ed. Climats).
est une des contributions les plus majeures de ces trente dernières années à la réflexion sociologique actuelle

La thèse centrale de l’ouvrage consiste à montrer que le but principal du libéralisme est de construire la société la moins mauvaise possible en partant du constat négatif qu’il est impossible de faire confiance à l’être humain.

L’histoire, avec ses conflits, ses guerres politiques, civiles, religieuses n’est que la conséquence du besoin de gloire, de la volonté humaine de détenir la vérité, des passions, des idéologies et des religions.

Pour protéger l’Homme de ses folies et maintenir la paix, la seule solution consiste à créer une société basée sur le Droit et le Marché.

Le Droit, écrit par un Etat philosophiquement neutre, indemne de toute idéologie, n’imposant le respect d’aucune valeur, a pour but d’instaurer les règles à minima permettant aux citoyens de se supporter. Les notions de bien, de croissance, d’éthique,… sont abandonnées à ces derniers si cela les intéresse.

Le Marché, source de l’équilibre social assure à chacun la satisfaction de son égoïsme profond. Il repose sur la Croissance, par définition illimitée, et alimentée par les retombées de la Science.

Toute cette société est mue par la conviction que l’Homme peut par la Raison, élevée au niveau d’un idéal religieux, se rendre maître du monde et créer le ‘Meilleur des mondes’ en utilisant en politique une approche scientifique et un rejet absolu de toute considération idéologique.

Cette société idéale a une vocation à la globalisation planétaire par suppression de toutes les frontières et différences culturelles.

Pour faire admettre ces principes un discours secondaire et totalement factice sur la ‘tolérance’, la lutte contre le ‘rejet d’autrui’ pousse les individus, réduits à leur égoïsme primaire à se supporter les uns les autres. Privés de toute tentation morale, ils sont limités au rôle de consommateurs.

Une telle organisation appuyée sur l’égoïsme individuel poussé à outrance, conduit à une défiance généralisée. Associée à la disparition de toutes les valeurs éthiques, elle nécessite une mise sous contrôle de tous par des experts pour éviter la ‘guerre de tous contre tous’.

Au terme de cette analyse très noire du libéralisme, mais aussi d’une grande acuité, Michea défend sa certitude que l’Homme a toujours été naturellement porteur de vraies valeurs. La création d’une société décente ne peut que s’appuyer sur la promotion de ces dernières à la différence de notre société.

J’invite chacun à méditer cette analyse remarquable. Si l’existence du Modem a une signification, ce devra être en promouvant un nouveau type de société que nombre de penseurs appellent de leurs vœux.

Marc-Olivier mars 13005

ici, tribune ouverte à coup de coeur culturel ou coup de gueule
 

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